♠ Nom&Prénom(s) : ELVIRO Cesar Demetrio, plus communément appelé "Deme" (prononcé Démé).
♠ Date & Lieu de Naissance : le 22 septembre à San Francisco
♠ Âge : 21 ans
♠ Statut : Célibataire. Pour l'instant, hein.
♠ Emploi/études : Étudiant en économie, vendeur dans un magasin de prêt à porter
♠ Caractère : Franc, cynique, intelligent, ambitieux, responsable, optimiste, attachant, loyal, arriviste, arrogant, calculateur, manipulateur, vénal, profiteur.
♠ Manies/habitudes : Obtenir tout ce qu'il désire, se faire cuire des pâtes à 4h du matin parce qu'il a une petite fringale nocturne, chanter sous la douche, se laisser manipuler par ses sœurs en faisant comme si de rien n'était, insulter un client à la seconde où il quitte le magasin, lécher le cul d'un de ses profs, appeler l'assistance technique pour tout et n'importe quoi (même pour apprendre à changer une ampoule).

♣ Pseudo : RemindMe
♣ Sexe : Mâle
♣ Âge : 19 ans
♣ Avatar : Nico Tortorella
♣ Commentaire : Je sens que je vais me plaire ici^^

♦ Depuis combien de temps vivez-vous ici ? Depuis trois ans maintenant. C'était à l'époque où ma sœur venait de décrocher son job ici. Période qui coïncidait justement avec mon entrée à la fac.
♦ Que pensez-vous des récents évènements à Banana ? Je fais définitivement parti du groupe de personnes qui souhaite vendre la résidence. On pourrait croire qu'après trois ans à vivre dans ce petit coin de paradis, je m'y serai attaché. Ce qui est le cas, d'ailleurs : j'adore cet endroit et le quitter sera un vrai déchirement tant j'y ai passé des instants magiques. Seulement voilà : qu'est ce qui fait tourner le monde ? L'argent (et le sexe aussi, c'est vrai). Traitez moi de cynique tant que vous le voulez mais quand un individu lambda se voit proposer un tel magot pour la vente d'un simple appartement, ça ne se refuse pas. Je viens d'une famille modeste et encore aujourd'hui je dois travailler pour financer mes études. Contrairement aux autres fils à papa, je ne peux pas compter sur l'héritage parental. J'ai besoin de cet argent, alors qu'on en finisse une bonne fois pour toute et qu'on vende cette grosse banane, merde !
♦ Jusqu'où seriez-vous prêts à aller pour inciter les résidents à vendre leur appartement ? J'aimerai vous répondre "à tuer", comme dans les films, mais bon, faut quand même pas abuser. Par contre, je sais me montrer très persuasif. Ne vous fiez pas à ma belle gueule, j'ai un cerveau et je sais m'en servir. Je n'aime pas mentir, mais manipuler les autres, c'est tout à fait différent. La manipulation, c'est un art que j'exerce avec beaucoup de talent, je vous prie de la croire ! Faites passer le mot, personne n'est à l'abri : là où Demetrio passe, les cerveaux sont retournés.

Demetrio – C’était papa et maman au téléphone ? Pourquoi tu as crié ? Ils rentrent quand ?
Olimpia – Bientôt, mon cœur, bientôt.

C’était la première fois que ma grande sœur, alors âgée de 18 ans à peine, me mentait en me regardant droit dans les yeux. J’avais 10 ans. Et mes parents venaient de mourir dans un accident de voiture. Je la voyais que serrais les dents, je pouvais presque la sentir raide comme un piquet, tentant de masquer toute émotion. Mais j’étais trop jeune, à l’époque. Alors je suis remonté jouer avec ma petite sœur, Arellys. Une demi heure plus tard, une voiture police se garait devant nous pour confirmer le décès auprès de ma sœur et lui présenter leur condoléance. Si elle pleurait toutes les larmes de son corps, moi, je ne réalisai pas. Je dormis même à point fermé cette nuit là, insouciant. Et puis, au réveil, en constatant qu’Olimpia n’avait pas fermé l’œil et sanglotait toujours dans le salon, j’ai réalisé que les choses étaient vraiment graves. Qu’ils ne reviendraient plus. On vous parle souvent des 5 stages qu’il faut traverser pour faire le deuil d’un être cher : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Pour un môme de 10 ans, il n’y en a que quatre : le moment où vous ne réalisez pas encore, l’instant précis où tout votre monde s’écroule, la longue période de tristesse et d’abandon de soi, et le moment où l’on vous fait comprendre qu’il faut accrocher un sourire à votre visage même si votre cœur saigne encore. Votre enfance est morte en même temps qu’eux, vous voilà piégés avec des yeux d’un adulte qui a grandi trop vite dans un corps ridiculement petit.

Olimpia est devenue notre tutrice légale, à moi et Arellys. Elle n’avait pas vraiment le choix, je suppose. C’était ça où nous placer en foyer, et elle n’en aurait pas eu la force. Alors elle s’est sacrifiée, a renoncé à ses études, à ses amis, à toute forme de vie sociale d’ailleurs. Comprenez bien que ma sœur est une héroïne et elle aura toujours mon éternelle admiration. Renonçant à sa jeunesse alors qu’elle était à peine majeure, elle nous éleva du mieux qu’elle pu. Elle avait pris un job à mi temps dans un bar aux fréquentations douteuses, et si elle avait l’air d’en baver, elle n’en montrait rien. Devant nous, elle avait toujours su rester forte et digne, nous promettant que tout irait bien. Mais tout n’allait pas bien, Arellys et moi pouvions le voir. Lors de la succession, nous avions découvert que nos parents étaient ruinés et qu’ils devaient beaucoup d’argent pour rembourser leur crédit. A tel point qu’on dut vendre la maison pour la rembourser. Nous habitions alors dans un appartement miteux, à San Francisco, et nos seules économies résultaient de la vente de la deuxième voiture de nos parents, qu’Olimpia ne toucherait jamais. Après l’accident fatal de mes parents, elle ne s’était plus jamais placée derrière un volant, à vrai dire. Ça doit être un truc de famille, parce que je n’ai jamais voulu passer mon permis.
Nous avons donc vivoté pendant plusieurs années, et pourtant, je ne me souviens pas d’avoir été malheureux. Tout cela, c’est grâce à Olimpia et à tout ce qu’elle a pu faire pour nous. Vous n’avez pas idée de l’amour qu’elle peut nous porter. Je n’avais alors pas la moindre idée de ce qui se passait, une fois couché : jamais je n’entendais ses sanglots étouffés face aux factures qui s’accumulaient, et les coups de fils hystériques qu’elle passait presque chaque fois à l’assistante sociale qui voulait nous placer en foyer. Ce qu’elle ne parvint d’ailleurs jamais à faire, tant Olimpia se battit pour nous.
En grandissant, j’étais devenu un bon petit soldat. Les traumatismes, ça vous change. Moi, ça m’avait rendu docile. J’étais le petit garçon parfait à l’école, au collège, au lycée. Mais plus les années passaient, plus je réalisais la misère dans laquelle nous vivions, et la manière dont Olimpia se tuait à la tache pour nous. Alors une fois que j’ai eu mon diplôme au lycée, il nous fallait changer de vie, prendre un nouveau départ. Elle y avait aussi songé, mais souhaitait attendre qu’Arellys finisse le lycée à son tour. Je la convainquis que nous ne pouvions plus attendre. Il nous fallait vivre pour de bon, et plus tenter de survivre.

Dès lors, les choses se passèrent très vite. Avant la crise des subprimes, vous n’avez pas la moindre idée de la vitesse à laquelle on pouvait obtenir des crédits. Nous étions surendettés, mais nous n’avions pas le choix. Les quelques économies que nous avions avaient été englouties dans l’achat de billets d’avions pour Miami. Notre surendettement, lui, nous permit d’acheter un appartement dans une résidence huppée. Nous voyons les choses en grand, des étoiles plein les yeux. Olimpia reprit alors ses études en même temps que moi je les commençais, et nous obtînmes tous deux une bourse qui nous aida à rembourser les premières traites de nos crédits. Elle se tourna vers la psychologie, et moi vers la finance. J’avais toujours été attiré par ce que nous n’avions pas, à savoir l’argent. Et encore plus depuis qu’en plus de ne pas en avoir, nous en devions. Très rapidement, nous avons du prendre des petits boulots pour garder la tête hors de l’eau, mais le jeu en valait la chandelle, car nos vies étaient enfin devenues aussi belles qu’elles pouvaient l’être. Seulement voilà, le surendettement n’est pas quelque chose dont on se débarrasse facilement, et nous sommes aujourd’hui au bord de l’asphyxie complète. Pourtant, tout pourrait être réglé facilement : si le gouvernement rachète la résidence, nous serons gracieusement indemnisés. Avec cet argent, non seulement nous pourrons rembourser nos dettes, mais aussi vivre confortablement pour les années à venir. Et ça, c’est le genre d’offre qui ne se refuse pas. Ma mission est donc de les convaincre un par un de vendre, et je n’aurais pas de répits tant que je n’y serai pas parvenu !